Histoire de La Vieille femme au fardeau

Au square Bir Hakeim, dans un écrin de verdure, cachée sous les branches d’un if,  on peut admirer une statue en ronde-bosse du sculpteur parisien André de Chastenet (1879 -1961). Cette oeuvre est entrée au Musée des Beaux-Arts de Paris le 15 mai 1950. Elle fait partie des dépôts de l’État auprès du Musée Rigaud de Perpignan. Présentée sur une base d'un mètre de hauteur, cette statue de moyen format (0, 76 m) représente une vieille femme portant un fardeau. Ployant sous le faix, le visage impénétrable de cette paysanne exprime la douleur et la résignation et renvoie le passant au mystère du temps qui s’écoule, au mythe de Sisyphe.  L’artiste aimait représenter les scènes paisibles de la vie rurale, mettre en scène les anonymes et les « petites gens » : dessinateur talentueux, son carnet de croquis ne le quittait jamais et il aimait croquer sur le vif les silhouettes des gens humbles, les métiers du monde rural et son artisanat traditionnel. Amoureux de la nature, recherchant l’authenticité et la simplicité, l’artiste a produit toute une série de statuettes représentant des agriculteurs et des artisans au travail. Passionné par le modelage et le dessin, il perfectionnera sa technique jusqu’à la fin de sa vie.

La Vieille femme au fardeau a été réalisée en 1913, un an avant son départ pour le front. Mobilisé en 1914, il est blessé à la bataille du Chemin des Dames. Réquisitionné par l’État pour rendre hommage aux poilus, il travaille sur de nombreux monuments aux morts de la guerre 1914-1918 dans le nord et l’est de la France.
Force et sérénité se dégagent de La Vieille Femme au fardeau qui peut être interprétée comme une allégorie de la vieillesse.
Cette statue vient faire écho au Monument aux morts de 1914-1918 de Gustave Violet dont la partie centrale représente trois acteurs majeurs de la vie rurale roussillonnaise..