Le Square des Platanes

Le Square, prolongement de la Promenade, fit l’objet d’un plan de transformation en 1869. Il faut préciser que les Concours Régionaux Agricoles qui eurent lieu sur la Promenade des Platanes en 1862, 1880 et 1890  arrivaient aussi « après le jardin du fond des platanes (1)» et nécessitaient « encore un grand emplacement dans le bosquet (2)». Chaque manifestation faisait l’objet d’une demande d’autorisation de la municipalité auprès des autorités militaires et se déroulait suivant des contraintes fixées par avance entre les deux parties, car si la Promenade devait offrir de l’ombre  pendant la revue des troupes, les concerts ou les promenades des militaires, elle devait redevenir dans les plus brefs délais un terrain vierge de toute construction sur lequel les soldats seraient à même de repousser l’ennemi !

Une nouvelle étape de l’aménagement du Square est franchie en 1887 et la somme de 8 000 francs est votée pour l’exécution du projet présenté par l’architecte de la ville, Joseph Ferréol Carbasse. Ce projet modifiera définitivement l’allée centrale du square avec cinq portes qui baliseront l’espace entre les ronds-points et les allées, un bassin central de vingt mètres de diamètre avec quatre gerbes et un jet qui portait l’eau jusqu’à dix mètres de hauteur, six bouches d’arrosage avec lance, de nouveaux espaces gazonnés, des bancs, des massifs de fleurs... C’est en 1891 que le Square sera clôturé à hauteur de 1,50 mètre tandis que la Promenade d’hiver ou « jardin à l’anglaise »  sera progressivement aménagée  jusqu’en 1897.

Il faudra attendre mai 1913 (3) pour que la Commission municipale des Finances décide de la construction d’une solide clôture et de portes monumentales en fer forgé autour du square. Cette même Commission des Finances décide d’ériger un escalier monumental reliant le quartier Saint-Jacques aux terrains des anciennes fortifications. Mais en octobre 1917, Jean Manalt constate, depuis la Commission des Travaux Publics (4) que le projet adjugé avant la déclaration de guerre n’a pu aboutir complètement. Seuls les travaux de maçonnerie ont été achevés.

En novembre 1919, la Foncière Méridionale  cède à la ville les terrains «  faisant suite au square et ceux qui sont situés entre l’escalier Saint-Jacques en longeant le rempart jusqu’à la rue du bastion Saint-Dominique (5)», terrains réservés à l’agrandissement du square au prix de 10 francs le mètre carré. La municipalité s’engage à reprendre les travaux de mise en état de viabilité du boulevard de la Méditerranée - renommé boulevard Jean Bourrat en 1912 - travaux qui avaient été interrompus pendant les années de guerre. Puis, en juillet 1930, cinq peupliers Caroline sont abattus pour aménager le Jardin d’enfants (6) projeté à la suite du square des Platanes.

Comme la Promenade des Platanes est très fréquentée, la Commission des Travaux Publics décide en 1931 d'en remplacer les portes vermoulues en dotant les six entrées du square de portes en fer. Le projet retenu est celui de Géo Sombré, serrurier de Perpignan, en collaboration avec Gustave Violet, sculpteur. « Celui-ci a eu la remarquable imagination de répéter dans son projet l’architecture des grilles du Monument aux Morts voisin, de sorte que le tout pourra présenter un ensemble très harmonieux (7)».  
La construction d’une nouvelle serre tempérée au square des Platanes est validée par l’assemblée municipale pour répondre aux nouveaux besoins du service, en 1951 (8).
Dans le prolongement de la Promenade et du Square, se succèdent trois jardins : le Jardin d’enfants, séparé du Square par l’allée Louis Prat, le Jardin de la Prévention routière situé entre l’allée Célestin Manalt et l’escalier qui permet de passer du boulevard Jean Bourrat au cours Lassus, puis le Jardin de la Garrigue.

(1) 1D1/ 25 DM du 2 août 1889. Archives municipales, ville de Perpignan.
(2) Ibidem
(3) 1D1/35 DM du 30 mai 1913. Archives municipales, ville de Perpignan.
(4) 1D1/36 DM du 27 octobre 1917. Archives municipales, ville de Perpignan.
(5) 1D 1/36 DM du 21 novembre 1919. Archives municipales, ville de Perpignan.
(6) 1D1/38 DM du 25 juillet 1930. Archives municipales, ville de Perpignan.
(7) 1D1/39 DM du 27 novembre 1931. Archives municipales, ville de Perpignan.
(8) 1D1/47 DM du 20 août 1951. Archives municipales, ville de Perpignan.