RETOUR  
Les aménagements urbains
AGRANDIR

De la promenade publique aux allées Maillol

Sa situation géopolitique confère à Perpignan le statut de place forte depuis la fin du XVe s. : en découlent une importante présence militaire et l’existence de glacis(1), autour des remparts de la cité. C’est alors dans la simultanéité des besoins, de l’armée et de la ville que naîtra la Promenade en 1809 : l’ombrage que procurent les platanes facilitera la revue des troupes et la tenue de concerts militaires tandis que la capacité de cette esplanade, bien que sise hors des murailles, contiendra les réjouissances que la place de la République, trop exiguë, ne peut désormais accueillir. D’autant que la Promenade répondra aussi à sa fonction première, invitant citadins et militaires à la déambulation.

À partir de 1860, la vocation de ce nouvel espace à recevoir les expositions agricoles et industrielles conditionnera la nécessité d’ouvrir un prolongement sur ce qui deviendra le Square des Platanes. La création de la Promenade d’hiver, fin XIXe s., répond à une vogue des jardins à l’anglaise partagée par une municipalité désireuse de valoriser ses jardins en recrutant un architecte-paysagiste et en octroyant les budgets nécessaires à leur aménagement. Cette réalisation intervient au moment où la fréquentation touristique est perçue comme une composante non négligeable de l’économie locale, d’autant que les expositions, la célébration du Carnaval drainent un nombre considérable d’étrangers transportés par les toutes récentes compagnies ferroviaires.

Et, tandis que l’arasement des remparts, en 1904, rapproche la Promenade du coeur de la cité et permet à des architectes de renom d’urbaniser la première grande artère qu’est le boulevard Wilson, les Perpignanais s'approprient à nouveau la Promenade en célébrant son centenaire lors des fêtes de juin 1910, oubliant quelque peu l’opération immobilière orchestrée par l’entrepreneur Edmond Bartissol (2). C’est essentiellement sur le Square des Platanes, devenu le prolongement naturel de la Promenade, que de nouveaux aménagements, reflets de l’évolution sociale et culturelle, seront réalisés : le Café du Square en 1911, le Jardin d’enfants dans les années 30, le Théâtre de verdure dans les années 50 et le Jardin de la Prévention Routière dans les années 60.

Avec les Trente Glorieuses, l’essor de l’industrie automobile convertira la Promenade en une importante aire de stationnement que les parcovilles et les parkings souterrains viendront résorber à la fin du XXe s. La Promenade sera réaménagée après l’abattage des platanes en 1954, et deux grandes vasques illuminées doteront cette nouvelle rambla, précédant de quelques années la construction du Palais des Congrès en 1970.

Aujourd’hui cette coulée verte qui s’étend sur près de douze hectares a retrouvé sa fonction première de jardin public et, telle une oasis dans la cité, les Allées Maillol se sont dotées d’une nouvelle fontaine lumineuse qui, brillant de mille feux, rythme l’actualité festive et festivalière non loin de la statuaire du grand sculpteur catalan.
À l’exception du cours Lassus nommé en 1897 et qui porte le nom du préfet qui fit établir la route vicinale reliant Perpignan à Canet, la toponymie des boulevards Wilson et Bourrat et du cours Palmarole apparaît lors de l’urbanisation des espaces libérés par l’arasement des remparts, entre 1908 et 1913, puisant d’abord à des références sommaires telles que le Square et les Platanes pour les premiers noms de rues. Plus près de nous, la toponymie ancre la présence d’Aristide Maillol sur la Promenade / Passejada baptisée Allées Maillol en 2007.

 

(1) Talus incliné qui s’étend en avant d’une fortification. (Le Petit Robert : dictionnaire de la langue française 1, p. 1187)
(2) E.Bartissol (1841-1916) s’acquitta du coût de la démolition des remparts, par l’intermédiaire de sa Société Hydro-Électrique Roussillonnaise, et obtint en échange la cession des terrains libérés par l’arasement des fortifications.

 

 

HAUT DE PAGE
Les aménagements urbains

Patrimoine Écrit • Direction de la Culture • Ville de Perpignan © copyright 2010