Histoire de La Tradició catalana ou L’Àvia

Les Fêtes du Centenaire des Platanes permirent à Gustave Violet de concrétiser son idée d’un monument dédié au Génie catalan évoqué en décembre 1904 par Frédéric Saisset(1) puis en mars 1905 par Jules Delpont(2). Ce projet grandiose devait être réalisé en forme de portique et compter une façade en mosaïque sur laquelle des médaillons reproduiraient le buste de roussillonnais célèbres et des bas-reliefs avec des scènes populaires. Mais la souscription dont il fit l’objet ne rapporta pas les fonds escomptés car elle coïncida avec les difficultés économiques dues à la crise viticole.
« Au lieu du superbe portique encadrant la statue allégorique du génie catalan… M. Violet nous offrit la vivante personnification de la tradition catalane »(3) et ainsi le dimanche 10 juillet la société savante, la S.A.S.L. des Pyrénées-Orientales et la Société d’Études Catalanes offrirent à la ville la Tradició catalana, véritable « Panthéon des illustrations roussillonnaises ».
Cette terre cuite, « femme assise sur le seuil, la figure ridée sous le foulard noir, protectrice et silencieuse, [qui] observe et voit passer sous la grande ombre des platanes séculaires »(4) fut symboliquement placée à l’entrée de la salle des mariages pour faire en sorte qu’« au moment où les époux viennent échanger le serment suprême de se donner l’un à l’autre, ils se rappelleront qu’ils vont contribuer à continuer cette tradition, qu’ils vont devenir un chaînon nouveau, forgé à cette chaîne sans fin »(5).
Lors de la cérémonie d’inauguration, l’acteur Enric Borràs déclama le poème L’Àvia écrit par l’Ermità de Cabrenç tandis que les strophes de Frédéric Saisset intitulées Tradició catalana furent lues par Albert Bausil, puis Jules Delpont dit L’Àvia de la Tradició aux sons de sardanes interprétées par la Cobla de la Bisbal.