» Les perdrix

(Villar-en-Val, 1894 – Grabels, 1978)

Né d’un père bûcheron-charbonnier, cet écrivain a un parcours que l’on peut scinder en deux périodes distinctes : avant et après 1930. Attaché à sa terre occitane, Delteil écrivit à ses débuts en langue d‘oc(1) ; après la Grande Guerre, il s’installe à Paris et publie son premier roman en 1922 Sur le fleuve Amour, roman qui attire l’attention d’André Breton et de Louis Aragon ; en 1925, le prix Femina récompense Jeanne d’Arc mais consacre sa brouille avec les surréalistes. Delteil produit alors beaucoup : poésie, roman, théâtre, essais dont Les Poilus en 1926, Perpignan en 1927, La Jonque de porcelaine en 1928... C’est en 1930 qu’il rencontre son épouse, l’Américaine Caroline Dudley qui créa la Revue Nègre, puis il tombe gravement malade et change alors de vie : il quitte Paris et s’installe près de Montpellier. Delteil devient alors vigneron et mène une vie de paysan-écrivain.
Jean Girou évoque son talent « un dimanche matin, nous sommes partis de bon matin avec Joseph Delteil, l’écrivain admirable de « Choléra », de « Jeanne d’Arc » dont le don verbal a rendu à notre langue la vitalité et la santé physique » lorsqu’il se souvient de la visite qu’il rendirent à Aristide Maillol accompagnés de Carlos de Lazerme, Robert Delaunay et Marc Chagall(2).

Dans le roman Perpignan, il dit son attachement viscéral au Roussillon, « ce territoire si spécial, si indivisible, et si soi, aux limites naturelles si permanentes et si strictes, et qu’il faut bien appeler une nation, sans rien de commun que des bribes, soit avec la France,  soit avec l’Espagne, cette sorte d’Alsace-Lorraine du Midi(3)... »

(1) Sounet a l’almanac patouès. L'Almanac patouès de l'Arièjo, 1914.
(2) Profils occitans. Carcassonne, Éditions d’art Jordy, 1930.
(3) Perpignan. Paris, Éd. Emile-Paul Frères, 1927.